Mobility car sharing: Monsieur Füglister, vous êtes co-directeur du Festival of Contemporary Art de Bâle. Que peut-on découvrir à l’IAF Basel?
Benjamin Füglister: Depuis 2012, l’IAF Basel est un festival artistique interdisciplinaire, qui présente des œuvres d’art portant sur le continent africain et sa diaspora dans l’espace urbain de Bâle. Le programme 2021 comprend de la photographie, du théâtre et des performances. Les photographies grand format sont exposées dans l’espace public. Cela garantit un accès sans entraves à l’art, tout en faisant son effet au détour d’une promenade ou d’un repas sur les bords du Rhin. Outre ces expositions, les visites guidées des artistes sont particulièrement appréciées. Les visiteuses et visiteurs sont très intéressés par le contact direct avec les artistes.
« Il semble que nous prĂ©fĂ©rions ĂŞtre confortĂ©s dans une idĂ©e plutĂ´t que de nous remettre en question. »
Quel est l’objectif de ce festival?
En utilisant l’art comme support, l’IAF Basel force à se pencher consciemment ou inconsciemment sur le continent africain et à réfléchir ainsi à sa propre vision du monde. Notre conception du continent africain est encore largement influencée par les images que nous voyons quotidiennement à la télévision et qui sont véhiculées par les appels aux dons des ONG. Les productions visuelles diversifiées et très nuancées des photographes, qui se consacrent à un projet à long terme, sont elles souvent peu accessibles à un vaste public de Suisse. L’IAF Basel essaie donc de corriger cet état de fait. Le festival offre une plateforme à des perspectives visuelles variées, qui portent sur les réalités, les rêves et les imaginaires du continent.
Selon vous, pourquoi notre image de l’Afrique continue-t-elle à être aussi romantique ou exotique?
L’image esquissée est certes souvent romantique ou exotique. Mais je trouve bien plus important le fait que l’être humain ait généralement des difficultés à développer une image personnelle et réfléchie de choses qu’il n’a pas expérimentées. À cela s’ajoute, dans le cas de l’Afrique, l’histoire séculaire de la colonisation et des décennies d’articles partiaux qui transmettent encore et toujours les mêmes stéréotypes: la pauvreté, la guerre, la famine. Nous semblons apprécier la confirmation de nos idées, plutôt que leur remise en question.

« Les stĂ©rĂ©otypes ne sont pas immĂ©diatement Ă©liminĂ©s, mais ils peuvent au moins ĂŞtre remis en question et, dans le meilleur des cas, brisĂ©s par le biais des images exposĂ©es. »
L’art peut-il vraiment nous aider à lutter contre les stéréotypes?
La photographie est une forme d’art qui nous est très familière, en raison de notre quotidien marqué par Instagram et d’autres médias. Ce rapport intime est exploité dans les photographies en grand format des expositions. Cela permet ainsi de créer une confrontation avec l’art, mais à un niveau connu, émotionnel. Les stéréotypes ne se déconstruisent pas instantanément, mais nous pouvons au moins les remettre en question par le biais des images exposées et, dans le meilleur des cas, les casser.

Quels retours avez-vous des communautés africaines au sujet de l’IAF Basel?
Les retours sont très variés: de la surprise à l’enthousiasme, toutes les émotions sont représentées. Imaginez-vous par exemple que vous vivez au Malawi, en tant qu’Européenne, et qu’un groupe d’artistes malawites présente un programme annuel avec des œuvres d’art qui portent sur le continent européen. Comment réagiriez-vous? Dans mon cas, je pense que j’aimerais pouvoir m’impliquer, et c’est aussi ce que nous avons vécu avec l’IAF Basel. Chaque personne souhaitant s’engager est la bienvenue. Notre porte est toujours ouverte.
Vous utilisez les services de Mobility pour l’IAF Basel. Comment ont-ils fait leurs preuves?
Tout à fait, nous utilisons les services de Mobility pour le transport lors du montage et du démontage du festival. Nous cherchons par ailleurs nos invités à l’aéroport ou à la gare avec des véhicules Mobility. Ce qui a clairement fait ses preuves, c’est que nous pouvons laisser les véhicules Mobility Go n’importe où et n’importe quand. Cela facilite considérablement la planification et les trajets spontanés, qui sont souvent inévitables lors d’un festival.

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